Alec Volturi

Par un triste jour d'hiver, Alec vint au monde en même temps que sa sœur Jane. Tous les deux vécurent une enfance heureuse dans un milieu bourgeois où ils reçurent tous les deux une excellente éducation. Alec et sa jumelle avaient la particularité de grandir et de passer la plupart de leur temps ensemble. Il était quasiment impossible de les voir l'un sans l'autre. Contrairement à Jane, Alec n'aimait pas trop maltraiter les pauvres gens de leur époque. Certes, il était très heureux d'être né dans un milieu aisé mais il regrettait de ne pas avoir un ami. Il aimait sa sœur plus que tout mais c'était une fille et les garçons ne parlent pas de trucs de garçons avec les fille.
Son sentiment de solitude empira lorsque des rumeurs commencèrent à circuler sur sa sœur et lui. On leur donna rapidement le surnom de "jumeaux en sorcellerie". Comme Jane continuait ses actes malhonnêtes , les rumeurs s'amplifièrent sur leur compte et devinrent vite ingérables.
Ils grandirent tout deux, constamment repoussé par les autres. Bien sûr, les dires d'autrui affectaient bien moins Jane qu'ils n'affectaient Alec. Celui-ci se sentait de plus en plus mal, mois après mois, années après années. Les racontars se poursuivirent même au lycée, devenant plus gênants encore. Il était incroyable de voir ce que les gens pouvaient gober ... car il n'y avait pas que les élèves qui croyaient en ces rumeurs. Non, les parents étaient aussi effrayés que leurs enfants, s'enfuyant à la vue des "deux créatures du diable". Il s'avérait qu'à cette époque, la grande Inquisition terrorisait la population, propageant des rumeurs sur la présence de Lucifer sur Terre. Et, bien entendu, c'était Alec et Jane qui souffraient de ces cruelles manipulations massives.
Tout dérapa le jour ou ils furent tous deux battus et laissés pour mort dans une petite ruelle sombre. Lorsqu'ils se levèrent, ils prirent la décision d'en finir en se jetant du toit de leur belle et grande maison. Ils y grimpèrent fébrilement et se dirent un dernier au revoir, les yeux larmoyant. Ils se balancèrent de la toiture, atterrissant dans l'arrière du jardin. Cependant, ils ne moururent pas, s'étant "simplement" cassé les jambes, le bassin et la colonne vertébrale. Ils ne purent plus ni bouger, ni parler. Seulement se regarder en souffrant terriblement. Étrangement, ils restèrent ainsi en vie durant quelques heures jusqu'à ce qu'un homme d'une cinquantaine d'année les remarque en sortant d'un buisson. Celui-ci analysa longuement les deux corps inanimés avant de les pendre par dessus ses épaules et de les emmener dans un endroit relativement sombre et humide. Là, ils furent vivement mordus aux bras et au cou.
Malheureusement pour eux, ils pensaient mourir ... mais ils furent exposer à une douleur plus horrible encore. Les yeux fermés, ils savaient que la mort était au bout de ce bucher sur lequel les villageois les brûlaient... Ils en était persuadés ... Et pourtant, elle était longue à venir, cette mort .... Une heure ... cinq heures ... dix heures ... quinze heures ... vingt-quatre heures ...
Les douleurs s'effacèrent alors ... toutes les douleurs. Aussi bien l'incendie interne que les fractures osseuses ou la colonne vertébrale émiettée. Lorsqu'il purent bouger à nouveau, ils se crurent au paradis, pensant être libéré de cette vie ingrate et décevante.
Lorsqu'ils comprirent enfin ce qu'ils étaient devenus, grâce au récit d'un dénommé Aro et d'une insatiable sensation de soif, ils ne furent étrangement pas déçus. En effet, ils étaient finalement devenus ces horribles créatures diaboliques ...